Le Crime de Paragon Walk – (Paragon Walk) – Anne Perry – Traduit de l’anglais par Roxane Azimi
Quatrième de couverture :
Londres, 1884. La luxueuse avenue de Paragon Walk s’éveille en plein drame : une innocente jeune fille de dix-sept ans, Fanny Nash, y a trouvé la mort, violée et étranglée. L’inspecteur Pitt est chargé de l’affaire. Sa tâche s’avère encore plus délicate que d’habitude. Une nouvelle fois confronté à l’aristocratie, il va aussi devoir enquêter chez Lady Emily Ashworth, la soeur de sa chère épouse Charlotte ! Fanny a été agressée alors qu’elle revenait de chez Emily et George, son mari, reste très évasif sur son emploi du temps au moment du crime. Cacherait-il quelque chose ? L’enquête piétine. Bien décidée à percer le mystère, Emily entraîne Charlotte dans les réceptions mondaines. À la quête des petits secrets qui cachent les grandes dépravations, elles démasqueront un coupable complètement inattendu.
C’est la troisième aventure de Thomas et Charlotte Pitt que je lis, et c’est encore avec plaisir que j’ai retrouvé le couple atypique de cette époque victorienne, même si dans cette histoire, Thomas n’est pas aussi présent.
C’est à Charlotte et à sa sœur que l’on doit le plus gros de l’enquête.
Comme son habitude, Anne Perry décrit à merveille les us et coutumes de la haute société. Le crime ayant touché l’une des leurs, les habitants de la très aristocrate avenue de Parangon Walk sont en émoi.
Mais Anne Perry ne se penche pas sur leur chagrin et leur compassion. Bien au contraire.
Elle met en évidence l’hypocrisie de cette société qui se croit au dessus de tout soupçon grâce à son rang et préfère que l’enquête se focalise sur un éventuel intrus ou sur un domestique.
C’est pourquoi Charlotte va entrer en scène et va mener l’enquête avec sa sœur, rompue à l’exercice du paraître depuis qu’elle a épousé un noble. Il sera plus facile à des femmes de faire parler d’autres femmes sur cette question de viol.
Enfin, c’est ce qu’on croit ! Car la plupart de ces femmes sont confinées par leurs maris dans un monde hors de la réalité, et elles sont persuadées que le viol n’existe pas ou alors, seulement pour celles qui sont dépravées.
Même Emily n’est pas loin de croire cela. Heureusement que Charlotte est là pour lui remettre un peu de plomb dans la cervelle !
Encore une fois l’enquête révèle des personnalités et est prétexte à faire découvrir les mœurs d’une époque victorienne étonnante .
Et l’humour n’est jamais loin quand d’invitations en invitations, les langues se délient et chacune y va de ses sarcasmes à l’encontre des autres, de leur tenue, leur coiffure, oubliant bien vite le drame qui a eu lieu tout près d’elles.
Une histoire qui n’est pas à la gloire des hommes, en encore moins à celle des femmes.