Quand dans les années 80 j’ai découvert l’univers de Comès dans la revue A suivre, j’ai été fascinée.
Des histoires sombres, toujours, et le dessin en noir et blanc donnait encore plus de force à cet univers mystérieux.
Alors, pour le mois belge, comme je savais que je n’aurais pas le temps de lire beaucoup de romans ni de faire de nombreux billets, je me suis replongée dans les albums de Comès.
Silence est le premier roman graphique que j’ai lu.
Silence c’est le nom d’un simplet dans un village des Ardennes. Silence, c’est le nom qu’on lui a donné parce qu’il est muet. Il vit et travaille chez un horrible exploitant agricole qui le traite comme un esclave. Comme dans les autres fermes d’ailleurs.
Mais Silence ne se rend compte de rien. Il ne sait pas ce qu’est le Mal. Il parle à la Nature dans sa tête, et son seul rêve est de voir la mer. Sa naïveté est touchante et rend encore plus cruel le monde qui l’entoure.
La cruauté est représentée par Abel Mauvy, celui que Silence appelle « maître ». Un sale type qui cache un secret pas reluisant.
Silence finira par perdre son innocence au contact d’une sorcière. La découverte du secret de ses origines le mettra sur le chemin d’une terrible vengeance.
Tous les personnages sont marginaux. De l’ami improbable de Silence, Blanche-Neige, un nain au chapeau melon, qui aura un rôle important dans l’accomplissement de la vengeance, à la sorcière aveugle qui fait ressurgir le passé.
Le récit de Comès met en avant un monde rustre où l’étranger ou celui qui est différent n’est pas le bienvenu et où la sorcellerie tient souvent lieu de religion. Un monde refermé sur lui-même.
Comme à ma première lecture, j’ai adoré la beauté du noir et blanc (il ne faut pas être spécialiste en BD pour voir planer l’ombre d’Hugo Pratt), et le trait de Comès, donne de la force aux personnages. La nature est magnifiquement rendue, à la fois accueillante et inquiétante, comme ce village reculé et ses habitants.
Une version couleur a été éditée quelques années plus tard, mais beaucoup moins belle à mon avis.
Pour en savoir un peu plus sur Didier Comès.
je suis ravi que tu préfères le noir et blanc à la couleur, nous sommes tellement peu nombreux dans ce cas. Et dans le genre, Comès est un maître !
Les récits de Comès autrement qu’en noir et blanc n’ont pas autant de force.
J’ai aimé Silence, mais je crois que l’album que je préfère c’est Belette.
Jamais lu, jamais vu. Ils doivent l’avoir et je regarderai.
Bise
Ce sont des classiques, ils l’ont sûrement à la bibli. bises
Ca c’est un vieux souvenir de lecture ! Comme j’avais un oncle qui travaillait chez Casterman, on avait la chance de découvrir pas mal de beaux ouvrages de l’époque.
De la chance , c’est sûr ! Je n’ai pas vraiment aimé les années 80, mais le magazine A suivre et la découverte de Comès font partie des quelques bons souvenirs.
Comment ça tu n’as pas aimé les années 80?? Ha va falloir aussi que je te refasse ton éducation musicale sur cette période ??
Bel article, bravo aussi pour la mise en page.
Quelle mise en page ? J’ai juste mis des images ici et là (on n’est jamais sûr de où elles vont vraiment vouloir se poser !). Quant aux années 80 , tu ne tireras rien de moi dans un stage, je suis totale réfractaire ! bises
Ma So, nous avons aussi ça en commun : l’abomination que furent les années 80 !!! On voit qu’ils n’ont pas connu les 70’s ceux qui les glorifient !!! 😆 J’adore le noir et blanc ou le sépia en BD, ça ne dilue pas le texte et le message ! J’ai dû en lire, le nom me dit quelque chose mais j’ai oublié ! 😉
Il y a eu un autre grand album : Belette. Tu l’as peut-être lu ?
Si je l’ai lu je ne m’en souviens plus, comme avec beaucoup de choses qui commencent à dater ! Des relectures s’imposeraient mais…tu connais la chanson ! 😉
Ô combien !