Livres dont je n’ai pas parlé : RDV n°1

J’ai bien aimé l’idée de Hérisson (délivrer des livres) de revenir rapidement sur des livres dont on n’a pas parlé pour diverses raisons.

Ce blog est tout jeune et en voyant certains auteurs ou certains thèmes abordés ici et là dans les blogs, je me dis parfois que j’aurais bien aimé vous parler de certains livres que j’ai lus avant la naissance de ces pages.

Merci Hérisson pour ce rendez-vous.

J’avais en tête plusieurs livres mais ces deux-là se sont imposés en voyant  10 tableaux et leur époque chez Hérisson justement. L’art, la peinture…je suis bien loin d’être une spécialiste, juste une « regardeuse »…

 

Histoire de peintures – Daniel Arasse

Il s’agit en fait de la retranscription des 25 génialissimes émissions diffusées en 2003 sur France culture.

histoire de peinturesLa version poche est agrémentée des reproductions des tableaux cités dans ces émissions – visuel qui manquait cruellement aux auditeurs à l’époque, à moi en tout cas, mais cela créait en même temps l’envie irrépressible de se précipiter dans les musées.

Il existe aussi une version CD-MP3, avec une transcription écrite et un cahier de 45 illustrations en couleurs.

Dans ces émissions Daniel Arasse abordait soit une problématique – la perspective, l’Annonciation, le statut du détail, les heurs et malheurs de l’anachronisme, la restauration et les conditions de visibilité et d’exposition – soit un peintre  ou encore un tableau particulier. Ces retranscriptions ne livrent  bien sûr pas la voix, le ton et l’enthousiasme d’Arasse, la version avec le CD doit être beaucoup mieux.

Ce que j’ai vraiment aimé et que je retrouve dans les textes, c’est la naïveté (vraie ou fausse) avec laquelle il approchait les tableaux. Il pouvait passer des heures, juste à regarder. Le regard, l’observation, tout est là , ensuite vient l’analyse. C’est ainsi qu’il a mis plus de vingt ans à aimer et à comprendre La Joconde.

Avec lui, la curiosité est à l’honneur.

Il ne donne pas de méthode d’analyse, mais parle de comment il regarde un tableau, comment il en arrive à ses conclusions, et forcément il est très tentant de faire soi-même l’expérience.

Un ouvrage dont on sort en se sentant plus riche.

l'arrière saisonL’Arrière-saison – Philippe Besson

J’aime les tableaux de Edward Hopper, leur réalisme, presque des instantanés. Il semble être entré discrètement dans la vie  de ses contemporains pour nous livrer des petits fragments de leur intimité.

L’idée de partir d’un de ses tableaux – Les Rôdeurs de la nuit , visible à Chicago – m’a plutôt intéressée, d’autant plus que j’avais aussi aimé ce que j’avais déjà lu de Philippe Besson.

Nous nous retrouvons donc en cette fin d’été chez Phillies, un café de Cape Cod en Nouvelle-Angleterre.  On y voit deux clients, une femme et un homme, et un barman. L’auteur leur invente une vie, il nous fait partager leurs sentiments, leurs émotions. La femme, Louise, attend son amant, un homme marié. Le silence s’installe, Ben le barman et Louise n’éprouvent pas le besoin de parler.  Arrive alors Stephen, un ancien amant de Louise. Elle était actrice, lui auteur et ils étaient très en vue à Boston à l’époque.

Cette rencontre, quelques années après leur séparation fait resurgir des souvenirs, des rancœurs, des regrets sous l’œil observateur de Ben.

Une histoire simple, des amours déçus, contrariés, des silences. On accompagne les personnages dans leur plongée nostalgique et on prend le temps d’écouter leur histoire. Il émane de ce récit la même langueur que celle qui ressort du pinceau de Hopper.nighthawks - hopper Les Rôdeurs de la nuit

Pour les amoureux de Hopper, une exposition lui sera consacrée du 6 octobre 2012 au 28 janvier 2013 au grand Palais à Paris.


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