Le Bonheur des Belges

le bonheur des belgesLe Bonheur des Belges – Patrick Roegiers

Très étrange que ce roman qui fait se rencontrer ceux qui ont fait l’histoire de la Belgique et des contemporains célèbres pour diverses raisons.

Étrange parce qu’on ne sait pas toujours où on se situe : dans une farce ? une tragédie ? dans le monde fou de Lewis Caroll ? dans un film de Yolande Moreau ?

Impossible pour moi à définir. Et même si j’ai été perplexe pendant cette lecture qui m’a parfois perdue, j’ai quand même apprécié la jubilation de l’auteur qui fait revivre aux lecteurs l’histoire de son pays à travers une véritable dinguerie (serait-ce un pléonasme quand on parle des Belges ?).

L’histoire, justement. Impossible pour moi de la résumer.

Elle commence alors qu’un gamin de 11 ans essaie péniblement de se sortir de l’étreinte dévorante de Yolande Moreau, sa mère.

Il s’échappe et va traverser le temps et l’espace de la Belgique, sans aucun respect de la chronologie.

Ce gamin sans nom va rencontrer Victor Hugo, ce bon Totor, qui va lui faire assister à la reconstitution de la bataille de Waterloo par des figurants.

Il vivra également tour à tour la naissance de la Belgique, sa partition linguistique, des courses cyclistes, les concerts de Brel, les discours de Léon Degrelle, croisera Tintin et le capitaine Haddock, sans oublier Bruegel, Sœur Sourire, Dutroux, et…l’inventeur des frites.

Bref, tout y passe. Tout, et peut-être trop, ça relève presque de l’encyclopédie !

C’est toutefois drôle, il y a des anecdotes et des dialogues savoureux, des anachronismes qui font sourire, mais je me suis souvent demandé si les personnages que rencontre l’enfant lors de son voyage dans le temps belge étaient réels ou créés de toute pièce par l’auteur (en même temps, pourquoi aller inventer des personnages délirants alors que la réalité belge en regorge !). Heureusement que le livre présente à la fin une liste des noms cités qui précise s’ils sont réels ou non, ou les remet dans leur vraie époque.

Même si ce roman est assez drôle et raconte de nombreux épisodes intéressants de l’histoire de la Belgique, j’ai eu du mal à m’accrocher parce que souvent trop foisonnant de détails ou m’obligeant à me référer à la liste finale, ce qui a nettement ralenti ma lecture.

Pour autant c’est une très bonne façon de rencontrer toutes ces personnes, réelles ou fictives, qui ont fait ce grand-petit pays.

450 pages de belgitude décalée (encore un pléonasme !).

Le titre m’a fait penser bien sûr Au Bonheur des ogres de Pennac et à la douce folie qui entoure la famille Malaussène, mais j’ai découvert qu’il s’agissait en fait d’un clin d’œil au Chagrin des Belges de Hugo Claus – grand inconnu pour moi. Encore une découverte à faire !

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4 commentaires pour Le Bonheur des Belges

  1. anne7500 dit :

    Je ne suis toujours pas attirée par ce roman (ni par le premier, Le chagrin des Belges) mais l’expression « Belgique décalée = pléonasme » j’adore !

    • somaja1 dit :

      C’est vrai que le côté encyclopédique est un peu indigeste, et souvent je ne connaissais pas les personnes citées. J’imagine que pour des Belges, des vrais, c’est un peu plus facile malgré tout.

  2. Asphodèle dit :

    Pas vraiment tentée non plus mais comme Anne, je souris aux pléonasmes sur la belgitude !

    • somaja1 dit :

      Aspho, ce petit pays te plairait ! Je l’ai un peu parcouru, et j’avais le sourire aux lèvres du matin au soir. J’y ai fait de belles rencontres, j’y ai eu de beaux échanges – enfin, quand je comprenais ce qu’on me disait !), j’ai vu, mangé et bu de belles choses. 🙂 Mais j’avoue que je ne connaissais pas grand chose de sa littérature. Grâce au mois belge, je comble un peu cette lacune. bises pluvieuses

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