Le grand pouvoir du Chninkel

chninkel couvJe l’ai déjà dit ici, quand je suis en panne de lecture, ou entre deux romans, il m’arrive souvent de relire mes BD. J’ai des chouchous, des doudous dont je ne me lasse pas.

Ce roman graphique en fait partie.

Le grand pouvoir du Chninkel – Rosinski et Van Hamme – 1988

 

Vous n’avez pas lu la Bible ? Pas grave ! Jetez-vous sur Le grand pouvoir du Chninkel, vous aurez l’essentiel, ou presque, et peut-être encore mieux. Si, si !

 Sur Daar, les Immortels se font une guerre sans merci depuis bien longtemps.

Sur Daar, les être les plus insignifiants sont les Chninkels.

A chaque croisée des soleils, le massacre recommence. A chaque fois le seul mot d’ordre est l’extermination des autres camps. A chaque fois pourtant, aucun camp ne ressort vainqueur, laissant la terre jonchée de cadavres, les corps des innocents lancés dans une guerre dont ils ne comprennent pas les enjeux.

Un jour, toutefois, un être est sorti indemne d’un charnier : J’on, un Chninkel !

Après quelques jours d’errance et de questions existentielles sur l’absurdité de sa situation, il reçoit la visite du créateur des mondes  qui, lui aussi en a assez de tout ce fatras, et demande à J’on de remettre de l’ordre dans tout ça. Sa mission, s’il l’accepte (non, là, j’exagère, il n’a pas eu le choix), est de ramener la paix. Rien que ça !

Oui, mais comment faire quand on n’est qu’un pauvre Chninkel issu d’un peuple d’esclaves ?

C’est là que commencent les aventures de J’on.

On le suit à travers plusieurs chapitres portant le nom de chacun des personnages importants qu’il rencontre tout au long de sa quête.

C’est drôle, inventif, pas un seul moment de relâchement dans ce périple.

Les références sont nombreuses, et les auteurs semblent s’être bien amusés.

Dans cet album on retrouve des liens avec trois grandes œuvres :

– la Bible, (pas peur les gars!) avec le messie et son sacrifice pour le bien de l’humanité (enfin, ici, ça n’a pas trop bien marché malgré tous les efforts du pauvre Chninkel, et maintenant que j’y repense, ça n’a pas marché avec l’autre non plus),

– La Terre des Milieux de Tolkien, qui les a inspirés pour créer un monde avec ses légendes, son Histoire, sa géographie, ses peuples aussi divers que des amazones aux paupières cousues, des tawals velus, des androgynes, des Chninkels… et des montures improbables aux noms pas mieux (womochs cracheurs de feu, orphyx carnivores, traganes sauvages…),

Chninckel1

– et 2001, l’odyssée de l’espace, avec la forme rectangulaire noire qui représente le maître créateur des mondes (le monolithe, vous vous souvenez?).

chninkel 3

 

 

 

2001

 

chninkel couv

 

 

 

 

 

 

 

J’ajouterais bien une quatrième référence, car la première fois que j’ai vu les magnifiques dessins de Rosinski, je n’ai pu m’empêcher de penser aux gravures de Gustave Doré.

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En écrivant me vient une autre référence : la petite ressemblance physique entre les Chninkels et les Gelfings (adorables!) dans Dark Crystal (film de Jim Henson en 1982). L’histoire est d’ailleurs similaire : un petit être du bas de l’échelle dans son monde, se retrouve par hasard le seul à pouvoir sauver ce monde pourri en réunissant deux espèces qui n’en faisait qu’une à l’origine.

J'on

G'wel

 

gelfings

 

 

 

Bon, c’est promis, j’arrête là les références, mais je suis sûre qu’il y en a d’autres.

Rosinki, le dessinateur, a fait des merveilles en donnant vie à l’histoire imaginée par le Belge Van Hamme. Ces deux-là n’en sont pas à leur coup d’essai puisqu’ils ont déjà commis ensemble la série Thorgal.

Le grand pouvoir du Chninkel est plus tard sorti en 4 volumes en couleurs, mais franchement cela n’apporte rien de plus à l’album de 1988.

Je vous conseille vivement de lire cet album qui demande un peu d’attention, tant pour le graphisme minutieux (à chaque relecture j’y trouve des nouveautés) que pour l’intelligence du scénario.

C’est le mois belge ! Logo Folon sculpture Harbara 44 gras ombre grise

Pour en savoir plus sur Jean Van Hamme  (petit résumé tiré de W..k..a ):

Il est diplômé de l’école de commerce de Solvay (Bruxelles) – ingénieur commercial – et agrégé d’économie politique. (C’est sa famille qui a dû être contente quand il a annoncé qu’il se lançait dans la BD ! )

Il commence sa carrière comme directeur administratif d’une société de transport et de matériel ferroviaire. En 1968 il est engagé par la Manufacture belge de Lampes électriques, puis devient directeur des appareils ménagers. En 1976, il démissionne pour démarrer une carrière d’écrivain, avec la série Largo Winch qui deviendra une BD (là, ses compétences en économie politique ont dû lui servir !).

Parmi les plus gros succès auxquels il a participé en tant que scénariste :

  • Largo Winch
  • Thorgal avec Rosinski
  • XIII avec William Vance
  • Les Maîtres de l’orge avec Francis Vallès

 

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6 commentaires pour Le grand pouvoir du Chninkel

  1. Mind The Gap dit :

    Tu as changé de bannière et de tapisserie récemment ou c’est moi qui ne suis pas attentif? J’aime ta bannière et même ton papier peint…
    Sur la BD, je n’ai rien à dire.
    Gros bisous et bon dimanche !

  2. anne7500 dit :

    Que de références et de richesses graphiques ! (Et l’école Solvay, c’est une institution en Belgique…) Merci, Somaja !

    • somaja1 dit :

      Cette bd est effectivement très riche et on sent que les auteurs se sont vraiment amusés avec les références. Je ne connaissais pas cette école. On en découvre grâce au mois belge ! Merci ! 🙂

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  4. argali2 dit :

    Thorgal, mon héros préféré chez Van Hamme !

    • somaja1 dit :

      Moi aussi j’ai adoré l’histoire mouvementée de Thorgal. Un personnage qui a mûri au fil des albums et qui n’est pas lisse. J’ai arrêté la série quand il y a eu changement d’auteur mais un jour j’irai fouiner à la médiathèque.

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